Press Release – Échec scolaire et pauvreté : La lutte commence dès la petite enfance
Port-Louis, ce mercredi 19 octobre 2022. Souvent négligée pour diverses raisons, la prise en charge des enfants de familles à faible revenu, dès leur petite enfance par des personnes formées et dans un cadre adapté, est pourtant une condition sine qua non dans le combat contre l’échec scolaire et enfin, briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté. La « Fortified Learning Environment Unit » (FLEU), qui opère sous la tutelle de la National Social and Inclusion Foundation (NSIF) et qui est composée, entre autres, de professionnels de l’enseignement et de psychologues, travaille, depuis plus de deux ans, sur des solutions adaptées, non seulement à la petite enfance mais aussi aux étudiants du primaire et du secondaire, qui font face à des difficultés scolaires. Cette unité collabore également avec les ONG, pour assurer un accompagnement des parents, élément vital dans la lutte contre l’échec scolaire et la pauvreté.
Les programmes développés par la FLEU, avec l’aide d’autres partenaires dont le ministère de l’Education et la Mauritius Institute of Education (MIE), visent à rendre l’apprentissage plus attrayant et accessible aux jeunes éprouvant des difficultés à suivre le cursus académique. Et, un des programmes est justement consacré à la petite enfance. En collaboration avec le ministère de l’Égalité des Genres et du Bien-être de la famille et des ONG, la FLEU a mis en place un modèle de crèche, qui comprend des d’infrastructures adaptées, des matériels pédagogiques appropriés, d’un personnel formé et avec une prise en charge des frais assurée par la NSIF. L’objectif étant d’assurer un cadre accueillant et sécurisé aux enfants âgés de trois mois à trois ans, issus de familles à faible revenu et qui ont besoin, bien souvent, d’un suivi personnalisé. A ce titre, il faut savoir qu’une trentaine de « carers » ont déjà été formés par la MIE et sont prêts à apporter leur contribution au développement des plus jeunes.
Inauguration du « Les Mini Perles Day Care Centre » par Kobita Jugnauth
La toute première crèche, en ligne avec le modèle proposé par la FLEU, a été lancée à titre de projet pilote, le 10 octobre dernier à Flacq. Celle-ci est gérée par l’ONG, Association des Malades et Handicapés de l’Est. Une deuxième crèche, Les Mini Perles, dirigée, cette fois, par l’Association Pour L’Education Des Enfants Défavorisés (APEDED), a été inaugurée, ce mercredi 19 octobre, à Chemin Grenier. Ces deux ONG, qui ont toutes deux une expérience dans la gestion des crèches, ont été choisies à l’issue d’un appel à propositions lancé en juin 2021.
C’est l’épouse du Premier ministre, Kobita Jugnauth, qui a procédé à l’inauguration du « Les Mini Perles Day Care Centre », ce en présence du ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale et du Commerce international et ministre des Transports terrestres et du Light Rail, Alan Ganoo, de la responsable de l’APEDED et de la garderie, Anooradah Poorun et du président du Conseil d’administration de la NSIF, Menon Munien et d’autres invités. Selon, Menon Munien, les enfants issus de familles vivant dans des conditions précaires ont souvent tendance à être à la traîne dès leurs premières années d’école. D’où la nécessité dit-il, « d’une prise en charge de ces enfants dès leur plus jeune âge ». Et d’expliquer : « Les activités proposées par les crèches et l’interaction avec d’autres enfants contribuent au développement physique, social et émotionnel de l’enfant. Ce dernier est mieux équipé pour aborder avec succès la suite de son parcours scolaire et ainsi, aspirer à un avenir meilleur, qui lui permettra d’améliorer sa qualité de vie. Le fait d’avoir recours à la crèche permet également à la maman de rejoindre le marché de l’emploi et de contribuer ainsi à améliorer la situation financière et la qualité de vie de toute la famille.»
Toutefois, note le président du Conseil d’administration de la NSIF, « l’accès aux facilités qu’offrent les crèches ne sont pas toujours accessibles aux familles à faible revenu, pour de nombreuses raisons ». En effet, lors d’une récente étude commanditée par la NSIF et menée par l’Université de Maurice, auprès de 501 familles à faible revenu, il a été noté que sur un total de 554 enfants, âgés de trois mois à trois ans, seulement 106, soit 19 %, fréquentent une crèche. Les autres 448 enfants restent à la maison sous la surveillance des parents.
Et pourtant, sur les 501 familles, 17,8 % ont signifié leur intérêt à inscrire leurs enfants dans une crèche, 44 % du nombre restant ont laissé entendre qu’elles sont disposées à le faire, si celle-ci est gratuite. Finalement une famille sur deux a exprimé le souhait d’inscrire leurs enfants dans une crèche, à condition que celle-ci soit gratuite, offre un service de qualité et se situe dans leur localité.
A la lumière des résultats de cette étude et compte tenu de la contribution des crèches dans le développement holistique des enfants de trois mois à trois ans, la FLEU a lancé un deuxième appel à proposition afin d’encourager les ONG, engagées dans l’accompagnement des enfants issus de familles à faible revenu, à profiter des facilités offertes par la NSIF. « Notre objectif est de travailler avec les ONG concernées pour mettre en place un maximum de structures adaptées, pouvant accueillir les enfants de trois mois à trois ans, à travers l’île », a souligné, Menon Munien.
Ce dernier a tenu à faire ressortir qu’au-delà du financement de la création de nouvelles crèches à travers le pays, la NSIF soutient déjà 26 crèches existantes à Maurice et à Rodrigues. Le montant total déboursé annuellement par la NSIF pour soutenir ces structures est d’environ Rs 34 millions.